CONTEXTE

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ELABORE PAR l'ADMINISTRATION

« Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, bienvenue en ce jour fastidieux que nous attendions tous ! Voilà une merveilleuse nuit qui débute ! Car si longtemps vous avez cru aimer la lumière du soleil, il est évident aujourd'hui que nous adulons la noirceur de l'obscurité. Trois charmantes âmes nous ont rejoint ce matin. Bienvenue à elles, car perdues dans le désert de l'Humanité, notre Divinité les a guidées à nous ! N'est-elle pas miséricordieuse ? N'est-elle pas notre seul espoir ? Ô, tout puissant, je te remercie de nous avoir envoyé ces pauvres essences malheureuses. Elles qui avaient perdu la foi, perdu leur chemin, Toi, notre Prince, leur a permis de trouver refuge parmi nous, afin de les remettre sur cette voie qu'est la tienne. Nous t'implorons, Maître, de leur donner la force, la persévérance, et toute la générosité dont ils pourront faire preuve dans cette nouvelle existence, où tu les laisses choir auprès de ton trône de feu. A Toi, notre Sauveur, ils chanteront tes louanges, dans la vie, comme dans la mort, et qu'ils périssent par ta main enflammée s'ils se détournent de ton merveilleux regard. Mais permets-nous, dans un ultime souffle, de leur conter tes prouesses, toi, notre nouveau Saint, qui nous a sauvés, agneaux sans berger, de la Maladie qui a bercé l'Humanité. Nous te bénissons, Seigneur de la Mort, et nous boirons à ta santé en cette nuit nouvelle, que tes nouveaux serviteurs te vénèrent ou que les pêcheurs les sacrifient en ton nom sanctifié.


Avancez, approchez, jeunes gens, et agenouillez-vous face à la croix que vous avez blasphémé tant d'années. Car peu importe le Dieu que vous avez prié, aucun n'est venu pour vous guider parmi les funestes oracles. Agenouillez-vous face à cet être qui nous a choisi, et qui vous choisira à votre tour. Ecoutez, mes enfants, comme tous ceux qui furent agenouillés là avant vous, et apprenez des erreurs de ces monstres angéliques dont vous prêchiez les symboles. Vous qui n'étiez pas encore sur cette Terre alors que le Mal s'abattait sur l'Humanité, vos arrières-grands-parents étaient alors de ceux qui rejetaient notre Amant Divin, en ayant foi en un être aux milles promesses vaines, ou en prêchant la science et ses miracles illusoires. Enfants pêchés, Il les a choisi dans les flammes des souterrains, et Il les a guidé jusqu'à cette nouvelle ère. Vous, enfants nés dans les bras d'un autre Sacre, possédez la chance de vous repentir de vos croyances souillées. Car si la Maladie qui apparut en cet an deux milles dix-neuf tua la quasi-totalité de notre population, vos ancêtres et les nôtres survécurent. Certains blâmaient la maladie elle-même, d'autres la génétique, pour les pertes qu'ils avaient endurées. Mais le Maître nous enseigne la vérité, celle que les Anges ont tenté de nous cacher. Nous prenaient-ils pour les Animaux qu'ils ont eux-mêmes créés ? Nous n'étions pas dupes, nous avons entendu les paroles de notre bien-aimé Divin, et seul Lui nous murmura quelques chansons honnêtes !


Cinquante années se sont écoulées depuis la réunification de notre peuple. Nous avons trouvé dans la lumière du brasier la force de reconstruire ce qui nous a été enlevé. Notre Nouveau Saint nous a guidé parmi les décombres et nous a permis de trouver refuge ici, au Nord de l'Ancien Canada, dans ce village que ma grand-mère a nommé Sinera. Et tous les pécheurs ce sont rassemblés derrière elle pour baptiser leurs âmes délurées au nom du Nouveau Seigneur, pour trouver dans Sa lumière le seul véritable chemin. Nous avons reconstruit avec lui tout cette civilisation que vous pouvez observer autour de vous ! N'est-ce pas là la preuve qu'il nous chérit autant que nous le chérissons ? Ô, Toi, notre Incendie Miraculeux, nous levons les yeux vers ta noirceur pour épouser ton obscurité ! Permets-nous ce soir d'enlacer tes sujets, permets-nous de nous adresser à eux en ton nom, et de les honorer de ta gloire suprême. Moi, ta Fille, ton Adorée, ta Servante, ton Amante, je te bénis dans les ténèbres des constellations, et te jure de leur enseigner tes valeurs divines comme tu as pu les enseigner à ma grand-mère, elle que tu berces contre ton torse. Que tes enfants montent sur Terre et prennent pitié de nos âmes, qu'ils consument nos chairs et fassent de nous tes esclaves, nous qui sommes tes obligés, nous qui sommes tes sujets. Nous t'implorons, notre Divin Seigneur, d'embraser nos os de ta progéniture, qu'ils se révèlent comme nos égaux, et que nos corps deviennent leur étaux.


Venez à moi, mes enfants. Venez trouver la gloire du Diable. »

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